Claude Lorrain
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Claude Lorrain

Jul 04, 2024

Claude Lorrain


Peintre français 


Né : vers 1604 - Chamagne, Duché de Lorraine, Vosges (aujourd'hui France)

Mort : 23 novembre 1682 - Rome, États pontificaux


Enfance

Claude Gellée est né dans le petit village de Chamagne, dans les Vosges du duché de Lorraine, dans le nord-est de la France. Sa pierre tombale porte l'inscription "1600" pour indiquer l'année de sa naissance, bien que les historiens aient suggéré une date plus probable de 1604 ou 1605. Ayant passé la plus grande partie de sa vie en Italie, il est devenu connu sous le nom de Claude le Lorrain (Claude of Lorraine), et ce nom est resté ; les anglophones se réfèrent aujourd'hui généralement à lui comme Claude Lorrain, ou simplement comme Claude.

Il est le troisième fils de cinq fils nés de parents pauvres qui décèdent alors qu'il a douze ans. Après un bref séjour chez son frère graveur à Fribourg, au cours duquel il suit une formation de pâtissier, Claude se rend à Rome pour y exercer le même métier.


Éducation et formation initiale

À Rome, Claude commence à s'intéresser à l'art. Bien que les faits concernant sa formation initiale restent flous, l'un de ses biographes, Joachim von Sandrart, suggère qu'il a d'abord appris l'art à Naples auprès d'un artiste d'origine allemande, Goffredo Wals, au cours des années 1620-22. Puis, à Rome, Claude se forme pendant trois ans auprès du maître de Wals, Agostino Tassi, grand artiste italien de paysages idéaux et de fresques architecturales illusionnistes. C'est sous la tutelle de Tassi que Claude développe son vocabulaire artistique de base, y compris sa compréhension de la perspective, et son goût pour les paysages et les scènes côtières.

Quittant Rome pour Nancy, capitale de la Lorraine, en 1625, Claude aurait travaillé pendant environ un an comme assistant de l'artiste néoclassique Claude Deruet. Selon son second biographe, Filippo Baldinucci, il aurait aidé l'artiste principal en peignant les fonds d'une série de fresques dans une église carmélitaine, aujourd'hui détruite. Claude retourne à Rome en 1626 et vit pendant les 25 années suivantes dans une maison de la Via Margutta, près de la Place d'Espagne et de la Trinité-des-Monts. En 1650, il déménagea à Via Paolina - aujourd'hui Via del Babuino - où il passa le reste de sa vie.

Claude reste assez éloigné des cercles académiques de la ville, bien qu'en 1633 il rejoigne l'Accademia di San Luca ("Académie de Saint-Luc"), une association d'artistes fortement influencée par le pape. Nous savons également qu'au début de sa carrière, Claude s'est rendu dans diverses régions d'Italie, de France et d'Allemagne, notamment à Marseille, à Gênes, à Venise et en Bavière, afin d'étudier de près toute une série de paysages. Von Sandrart rapporte que Claude réalisait souvent des croquis et des peintures à l'huile rapide, soit à l'aube, soit au crépuscule. Son premier tableau connu, Paysage avec bétail et paysans (1629), aujourd'hui conservé au Philadelphia Museum of Art, témoigne déjà d'une technique de composition sophistiquée et d'un style très personnel.

Claude a entretenu des relations sélectives avec d'autres artistes, mais son amitié avec son compatriote Nicolas Poussin, peintre paysagiste, est relativement bien connue. En revanche, on sait très peu de choses sur la vie personnelle de Claude, d'autant plus qu'il est devenu plus solitaire à partir de la quarantaine. Bien qu'il ne se soit jamais marié, il a adopté une fille, Agnese (1653-1713), qui a vécu avec lui à Rome et qui pourrait être sa descendante biologique grâce à une relation avec une servante du même nom. Parmi les autres personnes vivant avec lui à différentes époques, on compte un élève, Giovanni Domenico Desiderii, entre 1633 et 1656, et les neveux Jean et Joseph à partir de 1680 environ.

Scène de port au coucher du soleil (1643)

Bien que Claude n'ait pas reçu d'éducation formelle et qu'il ait été généralement considéré comme ignorant sur le plan académique - une évaluation basée en partie sur ses talents d'écrivain - ses peintures montrent une connaissance substantielle de la Bible et de la littérature classique telle que les Métamorphoses d'Ovide et l'Enéide de Virgile.


Période de maturité

Au cours des années 1630, Claude est largement reconnu pour son travail et commence à recevoir des commandes de la part de monarques et de nobles de toute l'Europe. Parmi eux, l'ambassadeur de France à Rome (en 1633), le roi d'Espagne (1634-35), le pape Urbain VIII (1635-38) et plusieurs cardinaux et nobles de France et d'Italie. Il s'est rapidement imposé comme l'un des principaux peintres italiens de paysages idéaux, à l'instar de Poussin. Professionnel accompli, Claude connaît la valeur de son art et commence à demander des prix élevés pour ses œuvres, qui sont toujours produites sur commande. Il emploie parfois des agents pour initier le processus de vente à sa place, et ne négocie que plus tard directement avec ses mécènes.

Paysage pastoral (1648)

À cette époque, Claude a également commencé à inclure davantage de figures humaines dans ses œuvres, ce qui est inhabituel pour un paysagiste historique de l'époque. Ces rendus ont été critiqués comme étant "notoirement faibles" par le critique du vingtième siècle Roger Fry, tandis que d'autres écrivains ont suggéré que Claude sous-traitait ses peintures de figures à d'autres artistes (une idée probablement erronée, car il n'y a pas de preuves solides à l'appui de cette théorie). Ses biographes divergent sur cet aspect de son travail : Baldinucci note que Claude plaisantait en disant qu'il faisait payer ses paysages et offrait ses figures gratuitement, mais Sandrart est plus indulgent, affirmant que Claude essayait continuellement d'améliorer ses compétences, comme en témoignent les nombreuses études de figures humaines en groupes jointes à ses esquisses et dessins préparatoires.

Le Sermon sur la Montagne (1656)

Ayant un sens aigu de la valeur de son propre travail, Claude a établi un registre méticuleux de sa production afin de protéger son œuvre de la falsification. Le livre dans lequel ce registre est consigné, connu sous le nom de Liber Veritatis ou "Livre de la vérité", est aujourd'hui conservé au British Museum, à Londres. Il contient 195 dessins, plus ou moins dans l'ordre chronologique, reproduisant minutieusement presque tous les tableaux que Claude a réalisés. Ce document stupéfiant contient également des détails sur les dates et les commanditaires de chaque œuvre. Ayant organisé l'ensemble de son œuvre de cette manière, Claude s'en servait comme d'une bibliothèque de motifs lors de la création de nouvelles œuvres, et le Liber Veritatis s'est avéré un document tout aussi inestimable pour les historiens et les chercheurs.

Liber Veritatis (1635-82)

La période tardive

Le rythme de production de Claude s'est considérablement ralenti au cours des dernières années de sa vie. Les œuvres des dernières décennies témoignent toutefois d'une évolution stylistique : elles sont plus grandes et représentent souvent des sujets héroïques dans les moindres détails. Au cours des dernières années de sa vie, l'œuvre de Claude montre également une tendance vers une palette de couleurs plus froides, ce qui confère à ses peintures de cette période une qualité de mystère et de solennité. La représentation de figures allongées est une autre caractéristique qui s'est imposée au cours de cette dernière phase. Sur l'un de ces tableaux, une légende de l'Ashmolean Museum d'Oxford note que "[l]es chasseurs sont incroyablement allongés - Ascagne, en particulier, est absurdement alourdi par le haut".Certains critiques pensent que ce brusque changement de style a été provoqué par la baisse de la vue de l'artiste, mais d'autres considèrent cette hypothèse comme farfelue.

Paysage avec Psyché devant le palais de Cupidon (Le château enchanté) (1664)

L'héritage de Claude Lorrain

De son vivant, les paysages peints par Claude Lorrain ont influencé les artistes non seulement à Rome, mais aussi dans toute l'Europe occidentale. En particulier, la palette et le style de composition de Claude ont eu une influence significative sur de jeunes contemporains tels qu'Angeluccio et Salvator Rosa ; ses admirateurs français comprenaient Claude-Joseph Vernet, qui a été inspiré par les effets atmosphériques sensibles de Claude.

Vue de Carthage avec Didon et Énée (1675)

Cependant, l'importance historique de Claude ne s'est véritablement révélée qu'au cours des décennies et des siècles qui ont suivi sa mort. À une époque où la peinture de paysage n'avait pas encore acquis le statut qui lui sera accordé plus tard, Claude a été le fer de lance de sa cause, jetant les bases des traditions de la peinture de paysage historique française et anglaise qui se sont succédé au cours des XVIIIe et XIXe siècles. En effet, son nom, comme celui de son compatriote Poussin, est devenu synonyme de l'idée même de la peinture de paysage en tant que telle, et son esthétique a été particulièrement vitale pour le style de paysage romantique établi au début du XIXe siècle par des peintres anglais tels que J.M.W. Turner, John Constable, et même Samuel Palmer. Constable a résumé l'attrait de l'œuvre de Claude comme suit : "Tout est charmant - tout est aimable - tout n'est qu'agrément et repos ; le soleil calme du cœur".

L'influence de l'œuvre de Claude était telle qu'au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les artistes pittoresques et les connaisseurs se promenaient avec des dispositifs connus sous le nom de lunettes de Claude, pour simplifier et encadrer les paysages naturels. Il s'agissait de petits miroirs convexes et teintés, à travers lesquels il était possible d'observer les paysages tout en leur faisant face. Les miroirs étaient censés apporter à la scène la même gamme de tons et la même harmonie formelle que celles obtenues par les peintures de Claude. Ce nom n'est cependant qu'un hommage, car il n'existe aucune preuve que Claude ait utilisé un tel dispositif.

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