Né en 1957 à Zemmoura ⎥École Supérieure des Beaux Arts d’Alger ⎥Faculté des Beaux Arts de Valence. Espagne ⎥ Vit et travaille en Algérie.
Pour accéder a l’œuvre d’un plasticien , il m’a toujours semblé qu’il fallait d’abord éprouver une présence , immédiatement sensible .l’univers de Mustapha Nedjai est un de ceux auxquels on vient avec le sentiment que la complexité est , ici , familière . Son approche de l’abstraction , très suggestive , est dominée par l’émotion , et servie par un sens spontané de la construction. Et il demeure , de manière privilégiée , un peintre toujours fasciné par les propriétés inépuisablement rythmique du trait , de la couleur et de la matière , dont le traitement sur de grande surfaces renforce la vigueur expressive.
Le trait pour lui est une matrice , dont il explore sans relâche les métamorphoses , y inscrivant ces distorsions qui habitent de manière récurrente ses tableaux .Son dessin mobile , virevoltant , se dépouille ou vise a la profusion ,mais toujours construit l’espace .
Son approche , par « cycles » et series ( de Ellipse et Laps à Imposture , en passant par Suite ar mure , Maux et mots et l’astucieux Coup de barre , ou encore XTorsions ) , est une autre manière de composer , avec une rigueur qui exprime certainement un besoin de dompter , au moins provisoirement , un chaos qui est comme le fond sonore de l’oeuvre .
« Je vis dans un stress permanent « , souligne l’artiste , qui y répond par une création impulsive , où les directions ne sont qu’indiquées . « Je cherche une chose et découvrir une autre « , avoue-t-il . Les figures qui le hantent sont elles-mêmes en mouvement : le remous , les nébuleuses l’aspirent .Il travaille dans un état de possession , où la matière « est triturée de façon incroyable « . La couleur surgit , se brise , sa fixation est toujours instable et les oeuvres de Nedjai installent la couleur , souvent somptueuse , dans des confrontations avec le trait et ses entrelacs , et lui impartissent des espaces où la cernent l’obscurité autant que le vide . Les noirs de l’artiste sont d’une profondeur qui génèrent incessamment la couleur , ses gris et ses blancs sont mordus , attaqués par des teintes chaudes elles-mêmes menacées de liquéfaction , les rouges si dominants vibrent et se contorsionnent . »Creuser » la couleur , la forme , est ici un geste ordinaire qui ne cherche que le mouvement .et suscite , dans ses agrégats ses amas , de fréquentes « implosion ».
Thierry Perret , Journaliste et ancien attaché culturel en Algérie
Art ou pas Art..., Edition Dalimen, 2019.
Ennayer chez les Beni Senous, Tlemcen, Edition Dalimen, 2010.
Hamel, ça vous arrive a vous, Écriture pièce de théâtre, 2011
Murent murent, Hamel, 2010
Algérie, Allemagne, Espagne, France, Afrique du Sud, E.A.U, Hollande, Irak, Charika ( Emirats Arabes), Mexico, Moscou, Qatar.